© Le cycle de l'Austrel,
tome premier : Souvenir d'un amour,
des écrits de Yves Philippe de Francqueville,
pirate des mots et philanalyste en herbe.
Septième partie :
tome premier : Souvenir d'un amour,
des écrits de Yves Philippe de Francqueville,
pirate des mots et philanalyste en herbe.
Septième partie :
[Yeph, seul à la crête d’une montagne.]
L'inconnu du néant m'inquiète beaucoup moins aujourd’hui qu’hier. Je me retrouve face à l'absurde de ma vie.
Le monde continue de se peupler davantage de morts que de vivants.
Je chemine maintenant afin d'apprendre pourquoi je vis.
J'erre parmi les corps sans cœur, les corps sans âme, les corps sans corps, entassés dans nos colères, nos cimetières ou des cités vétustes, et bien d’autres maux encore.
Combien me suis-je inventé de faux espoirs, de faux-semblants, afin de me donner un sommet à gravir et des nuages à dessiner ?
Marchant tout seul, j'ai pour horizon cette immensité naturelle où du plus loin que mes yeux peuvent me porter, il n'y a pas âme qui vive...
Nul ne se souvient !
Aussi, parfois, dans le désespoir, dans l'angoisse qui me mine, j'ai besoin de regarder vers hier.
Attentif, dans la brume du passé disparu, deux ou trois ombres faibles et furtives semblent — à quelques siècles de mes pas — suivre un chemin qui me ressemble.
Je reprends donc ma vaine quête…
Pensant à elles, pensant à moi, sans savoir pourquoi je ne suis plus avec elles — j’arrête de me retourner.
Je suis moins seul.
* * * * *
[Salle du Temps de partage des frères du Plark.]
Yan :
— Mes frères, je vous prie d’offrir le meilleur des accueils à Jeph.
Il arrive en notre Plark pour étudier l’origine de notre foi et chercher Dieu.
Pièr :
— C’est une quête bien étrange.
Ben :
— J’aime les êtres désireux d’apprendre…
Roby :
— Mais bienheureux celui qui croit sans question et sans autre peur que la crainte de Dieu !
Ben :
— Sans peur aussi d’être pris pour un mouton silencieux…
Pièr :
— …Que l’on mène à l’abattoir.
Yan :
— Vois, Jeph, tu as cet espace privilégié de discussion en notre Plark. Nos règles de vie sont assez particulières et diffèrent de beaucoup d’autres lieux de prières.
Jeph :
— C’est la raison première de mon choix.
Je mesure grandement la chance et le privilège d’être reçu dans votre communauté, malgré ma difficulté à croire.
Ben :
— Ah ?
C’est donc une réelle tentative de découvrir notre dieu ?
Roby :
— Dieu, s’il te plaît, Ben !
Dieu est l'unique.
Tu viens alors parmi nous sans croire ?
Je ne comprends pas totalement cet appel.
Ben :
— Pour ma part, je trouve cette démarche très intéressante et fort riche pour nous tous.
Pièr :
— C’est peut-être inviter le loup dans la bergerie ?
Ben :
— Qui donc en seraient les moutons ?
Yan :
— Vos joutes verbales doivent rester dans l’amour.
Je vous prie d’éviter l’ironie.
Soyez tous miséricordieux et respectueux de la quête de notre nouveau frère.
Roby :
— Oui.
Il semble cependant cheminer à l’opposé de l’appel auquel la plupart d’entre nous a répondu.
Yan :
— Tu sais, Roby, la foi n’est pas de l’homme : tout est de Dieu ; l’appel vient d’en haut.
S’il est parmi nous aujourd’hui, cela ne peut être le fruit du hasard…
Notre responsabilité de frères est d’être réceptifs au message divin.
Jeph est dans le désir de s’ouvrir à la parole.
C’est un noble chemin pour tenter de communiquer avec le divin.
Plaise à nous tous qu’il soit illuminé par la foi.
Ben :
— C’est vrai que tu as de la chance, Roby : tu as la sécurité de tes certitudes.
Moi-même, souvent je doute.
Je cherche aussi, comme… Jeph, et tant d’autres !
Pièr :
— Moi, je suis ici surtout pour fuir le mal et faire grandir le bien dans mon existence, loin des tentations du monde.
Roby :
— Toi, Ben ?
Hanté par le doute ?
Je te croyais plus sûr de toi !
Ben :
— Tentation, tentation, quand tu nous tiens !
Je n’ai pas de certitudes, hélas… mais la prière me soulage.
C’est déjà ça !
Pièr :
— Moi, je suis sûr de trouver ici une paix certaine et des frères qui m’aiment…
Ben :
— Attention que cela ne devienne pas ton attraction première et que tu ne te découvres pas soudainement comme un frère mendiant d’amour !
Yan :
— Vanité des vanités…
Que savons-nous ?
Où sont nos certitudes ?
Roby :
— Si je suis au Plark, c’est que c’était écrit. Je n’ai jamais rien voulu par moi-même. Je suis allé où l’on m’attendait.
C’est dans le dessein du Père…
Ben :
— Ou peut-être dans celui de ton père ?
Roby :
— Ben, merci de respecter mon droit à la parole…
Je disais donc que je cherchais ici comment parfaire mon âme au service de l’humanité souffrante.
Ben :
— Oh !
J’admire ta volonté à servir les souffrants en t’éloignant d’eux… Ta grandeur d’âme me fascine !
J’aspire quant à moi, à comprendre ma raison de vivre, auprès d’êtres que j’espère pleins de bonté et de douceur.
Yan :
— Eh bien.
Voilà, Jeph, un échantillon de nos disputes animées de chaque soir. C’est le temps et le lieu donné pour communiquer.
Hors de cet espace, où tu rencontreras les frères autorisés de la communauté, le grand silence est de règle.
Pièr :
— Oh que j’aime cette obligation !
Ce calme est merveilleux pour construire une paix intérieure.
Roby :
— Oui, c’est très important pour s’élever.
Ben :
— Je ne t’ai pas encore vu en lévitation !
Roby :
— Ton humour est presque déplacé…
Tu es exaspérant avec tes provocations !
Ben :
— Le silence imposé reste — à mes yeux — d'une grande nécessité… car la vie quotidienne serait insupportable, à partager chaque instant les mêmes rengaines, avec les mêmes visages, à table ou à l’étude…
Oh que j'aime ces repas en silence !
Yan :
— Hum…
Il y a un temps pour tout, mes frères.
Poursuivez votre partage dans la paix.
Je vais continuer avec Jeph la visite de nos espaces de vie.
— Mes frères, je vous prie d’offrir le meilleur des accueils à Jeph.
Il arrive en notre Plark pour étudier l’origine de notre foi et chercher Dieu.
Pièr :
— C’est une quête bien étrange.
Ben :
— J’aime les êtres désireux d’apprendre…
Roby :
— Mais bienheureux celui qui croit sans question et sans autre peur que la crainte de Dieu !
Ben :
— Sans peur aussi d’être pris pour un mouton silencieux…
Pièr :
— …Que l’on mène à l’abattoir.
Yan :
— Vois, Jeph, tu as cet espace privilégié de discussion en notre Plark. Nos règles de vie sont assez particulières et diffèrent de beaucoup d’autres lieux de prières.
Jeph :
— C’est la raison première de mon choix.
Je mesure grandement la chance et le privilège d’être reçu dans votre communauté, malgré ma difficulté à croire.
Ben :
— Ah ?
C’est donc une réelle tentative de découvrir notre dieu ?
Roby :
— Dieu, s’il te plaît, Ben !
Dieu est l'unique.
Tu viens alors parmi nous sans croire ?
Je ne comprends pas totalement cet appel.
Ben :
— Pour ma part, je trouve cette démarche très intéressante et fort riche pour nous tous.
Pièr :
— C’est peut-être inviter le loup dans la bergerie ?
Ben :
— Qui donc en seraient les moutons ?
Yan :
— Vos joutes verbales doivent rester dans l’amour.
Je vous prie d’éviter l’ironie.
Soyez tous miséricordieux et respectueux de la quête de notre nouveau frère.
Roby :
— Oui.
Il semble cependant cheminer à l’opposé de l’appel auquel la plupart d’entre nous a répondu.
Yan :
— Tu sais, Roby, la foi n’est pas de l’homme : tout est de Dieu ; l’appel vient d’en haut.
S’il est parmi nous aujourd’hui, cela ne peut être le fruit du hasard…
Notre responsabilité de frères est d’être réceptifs au message divin.
Jeph est dans le désir de s’ouvrir à la parole.
C’est un noble chemin pour tenter de communiquer avec le divin.
Plaise à nous tous qu’il soit illuminé par la foi.
Ben :
— C’est vrai que tu as de la chance, Roby : tu as la sécurité de tes certitudes.
Moi-même, souvent je doute.
Je cherche aussi, comme… Jeph, et tant d’autres !
Pièr :
— Moi, je suis ici surtout pour fuir le mal et faire grandir le bien dans mon existence, loin des tentations du monde.
Roby :
— Toi, Ben ?
Hanté par le doute ?
Je te croyais plus sûr de toi !
Ben :
— Tentation, tentation, quand tu nous tiens !
Je n’ai pas de certitudes, hélas… mais la prière me soulage.
C’est déjà ça !
Pièr :
— Moi, je suis sûr de trouver ici une paix certaine et des frères qui m’aiment…
Ben :
— Attention que cela ne devienne pas ton attraction première et que tu ne te découvres pas soudainement comme un frère mendiant d’amour !
Yan :
— Vanité des vanités…
Que savons-nous ?
Où sont nos certitudes ?
Roby :
— Si je suis au Plark, c’est que c’était écrit. Je n’ai jamais rien voulu par moi-même. Je suis allé où l’on m’attendait.
C’est dans le dessein du Père…
Ben :
— Ou peut-être dans celui de ton père ?
Roby :
— Ben, merci de respecter mon droit à la parole…
Je disais donc que je cherchais ici comment parfaire mon âme au service de l’humanité souffrante.
Ben :
— Oh !
J’admire ta volonté à servir les souffrants en t’éloignant d’eux… Ta grandeur d’âme me fascine !
J’aspire quant à moi, à comprendre ma raison de vivre, auprès d’êtres que j’espère pleins de bonté et de douceur.
Yan :
— Eh bien.
Voilà, Jeph, un échantillon de nos disputes animées de chaque soir. C’est le temps et le lieu donné pour communiquer.
Hors de cet espace, où tu rencontreras les frères autorisés de la communauté, le grand silence est de règle.
Pièr :
— Oh que j’aime cette obligation !
Ce calme est merveilleux pour construire une paix intérieure.
Roby :
— Oui, c’est très important pour s’élever.
Ben :
— Je ne t’ai pas encore vu en lévitation !
Roby :
— Ton humour est presque déplacé…
Tu es exaspérant avec tes provocations !
Ben :
— Le silence imposé reste — à mes yeux — d'une grande nécessité… car la vie quotidienne serait insupportable, à partager chaque instant les mêmes rengaines, avec les mêmes visages, à table ou à l’étude…
Oh que j'aime ces repas en silence !
Yan :
— Hum…
Il y a un temps pour tout, mes frères.
Poursuivez votre partage dans la paix.
Je vais continuer avec Jeph la visite de nos espaces de vie.
[Jeph et Yan sortent.]
Ben :
— Je l’aime déjà.
Roby :
— Il va créer des tensions dans le Plark.
Sa démarche est trop franche, trop directe.
Il a osé dire que croire était difficile… c’est à la limite du blasphème !
Ben :
— Le blasphème c’est surtout sa jeunesse, sa beauté… sa vive intelligence qui rayonne.
Les règles de la communauté vont encore être mises à rude épreuve.
Il sera difficile de résister à cette nouvelle tentation.
Roby :
— Plaise à Dieu de nous soutenir dans le respect de notre choix de vie chaste.
Sa venue me paraît être un supplice de plus imposé par l’autorité.
Pièr :
— La prière est notre force.
Jeph est peut-être une chance que Dieu nous offre pour grandir davantage dans notre chemin vers la vie.
Ben :
— Que tous les anges et les saints entendent et exaucent ta supplique, mon cher frère !
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vers la huitième partie…
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© Le cycle de l'Austrel, tome premier : Souvenir d'un amour, des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste.
Fin de la septième partie.
Fin de la septième partie.
Auteur : Yves Philippe de Francqueville