Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste présente :
L’amant
Écrit à Lyon, le 30 août 1995
I
Reviens vers cet amant
Séduit par une larme
Au creuset de ta joue :
Laisse ces préjugés, les lois, ces interdits
Dévolus sur ton corps par des bourreaux sans cœur !
Comme toi je suis pauvre, oubliant les humains,
Et j’erre en vagabond, sans compagne et sans pair.
Un mot de toi, un rire,
M’assureraient de vivre
Enfin de tout mon être...
Souviens-toi de la nuit
Où tu m’avais confié
Les secrets de ton âme !
Rappelle-toi ce jour où nous étions ensemble :
Sur un chemin fleuri, je rêvais de nous deux...
Pardonne mon désir renouvelé sans cesse
Alors que ton visage est source de refus :
Mais saurais-tu m’offrir
Ce qui te fut donné,
Un soir auprès du feu ?
II
Le temps passe et déjà
Sous le ciel entrouvert
S’annonce mon départ.
S’il est vrai que je vis malgré la solitude,
Malgré l’incertitude aux dires de mes doutes :
Tu connais ma douleur de ne pas être aimé…
Je souffre plus encore en te voyant périr.
Lorsque par insouciance
Ignorance ou mépris
Tu marches vers la mort,
Alors je pleure et tremble
Au moins pour ta beauté,
Surtout pour ton génie !
Vois, ce que j’aime en toi ranime tous mes sens...
Ne m’abandonne pas, j’y laisserais mon âme.
Toi, mon unique amour, au cri de ma prière
Acceptes-tu de prendre enfin part à mes rêves ?
Ma couche est là pour toi
Où, nos corps enlacés,
Je t’offrirais le ciel.
Poème de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste, illustré par Franck Pasqualini ©.
Ce poème enfin corrigé est à retrouver dans la nouvelle version éditée des Contes de moelle paru en 2013.
Il est ajouté pour cette nouvelle édition de Solitude étrangère. (absent dans les éditions précédentes).
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