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Yves Philippe de Francqueville, mémoires d'un pirate
© Le cycle de l'Austrel,
tome premier : Souvenir d'un amour,
des écrits de Yves Philippe de Francqueville,
​pirate des mots et philanalyste en herbe.
Neuvième partie :










[Salle du Temps de partage des frères du Plark.]

​


Ben : 
— Bonsoir, Jeph.
Cela m’est fort plaisant de te voir ici.
Je commençais à croire que tu t’étais définitivement perdu dans les dédales de notre bibliothèque…
 
Roby : 
— Il a peut-être simplement déjà égaré son âme dans ce labyrinthe où il est si facile de s’engager dans des impasses ?
Quand la raison s’échappe, il n’y a plus de repères…
Jeph prend le risque de sombrer définitivement dans la folie !
 
Pièr : 
— Dans les flammes des enfers, surtout !
Moi, j’évite de pénétrer dans ces lieux de perdition.
 
Jeph : 
— Merci de vous soucier de mon âme.
J’ai — il est vrai — lu de nombreuses œuvres, au cours de ces derniers jours.
Cependant, tout va bien ce soir.
Je suis loin d’avoir lu tous les livres…
Mon âme n’est pas si lasse, et mon esprit semble encore assez clair.
 
Roby : 
— Suffisamment clair pour décider de nous quitter ?
 
Jeph : 
— Non, non… pas du tout !
Pourquoi penser cela ?
J’aime à être ici.
 
Ben : 
— C’est vrai que l’on y est bien, dans ce Plark.
 
Roby : 
— Que viens-tu donc chercher ?
 
Pièr : 
— Comme tout le monde, en fait : la paix de l’âme ?
 
Roby : 
— Ce n’est pas par la lecture d’ouvrages comme ceux qu’il consulte, qu’il accédera à la plénitude.
 
Ben : 
— Qu’en sais-tu ?
 
Jeph : 
— Je crois que Roby est assidu à sa tâche : c’est un bon responsable, très attentionné et scrupuleux.
Pas un seul des fichiers électroniques de la grande bibliothèque n’échappe à son contrôle…
 
Ben : 
— C’est vrai ?
Ah, je suis souvent inquiet face au risque de voir un écrit dérangeant partir dans les flammes…
 
Pièr : 
— …De l’enfer !
 
Roby : 
— C’est injurieux de ta part, Ben.
Un livre, pour moi, c’est sacré.
Cela surpasse, je te l’assure, mon dégoût pour certaines œuvres scandaleuses[i].
J'ai une mission qu'il me faut tenir et je suis obéissant.
Seul le prieur du Plark est autorisé à détruire un texte qui serait jugé trop dangereux.
Moi-même, je sais me censurer.
 
Pièr : 
— C’est pour cela que Yan t’a accordé cette charge honorable de bibliothécaire.
Pour ma part, je ne saurais pas résister à la lecture de certains livres interdits, si j’étais libre de puiser à toute heure parmi ces centaines de milliers d’écrits.
 
Jeph : 
— Pourquoi donc cette peur ?
Où est le danger ?
Votre foi semble inébranlable, bien ancrée dans des certitudes plusieurs fois millénaires !
 
Ben : 
— C’est bien là notre souci : les croyances sont plus fragiles que tu ne l’imagines.
L’homme, civilisation après civilisations, guerre après guerres, de massacre en massacres, développe des religions toujours plus vraies, plus précises, plus exactes aux yeux des peuples, plus régulées aussi, afin de se croire enfin libéré de ses peurs…
Et à chaque nouveauté, l'ordre est donné de faire table rase des vieilles croyances sans légitimité… bien entendu !
 
Roby : 
— Tu es sur une route glissante, Ben… la tabula rasa n’écarte que l’hérésie !
 
Pièr : 
— Je préfère retourner dans ma cellule.
Suffisamment de controverses pour mon esprit ce soir.


[i]            Merci aux enfers des bibliothèques monastiques.
Le seul acte d'abîmer un livre pouvait entraîner des sentences terribles pour le novice.
Des trésors sont encore à découvrir.



[Pièr s’en va.]



Jeph : 
— J’ai commencé à m’instruire sur les époques les plus lointaines…
 
Ben : 
— Hélas, tu tomberas très, trop souvent sur des impasses.
Tu crois découvrir un auteur et son œuvre alors que tu ne goûtes qu’à une longue liste d’ersatz !
 
Jeph : 
— Je ne saisis pas vraiment.
 
Ben : 
— Un livre, écrit voici trois ou quatre millénaires, arrive à nous après de multiples copies et traductions réalisées par des êtres douteusement neutres et objectifs, parfois maladroits ou volontairement responsables de manipulations d’idées, afin d’être bien en phase avec les pouvoirs et les religions qui ont traversé l’histoire. Comment faire confiance à des copistes à la solde d'une croyance ou d'un pouvoir ?
Nous lisons malheureusement le plus souvent des textes fort éloignés des idées premières de nos auteurs préférés.
 
Jeph : 
— Nous n’aurions alors plus réellement d’espace critique ?
Tu doutes de la fidélité et du respect de nos prédécesseurs face à une œuvre ?
Tu projettes, à mon avis…
 
Ben : 
— Bien moins encore que tu ne peux l’imaginer. Hélas, les trahisons et les tragédies furent multiples pour la connaissance : au-delà de la manipulation et de la transformation, le feu a été aussi un moyen fort efficace, pour contraindre l’homme à oublier son passé.
 
Jeph : 
— Alexandrie ?
 
Ben : 
— Oui, près de huit-cent mille ouvrages — le plus souvent des pièces uniques, des originaux — sont partis en fumée !
Et tant d’autres drames à des époques différentes. Il y aurait eu des catastrophes similaires en Asie Mineure, à la même ère et bien avant — selon les légendes — dans l'Empire de Mu comme sur l'Atlantide.
De tous les temps, des sages étaient disposés à recueillir toutes les richesses intellectuelles des civilisations passées pour qu’elles servent de fondement à un avenir de paix.
D'autres préfèrent l'ignorance crasse pour jouer à la guerre et s'asseoir sur une religion ou un pouvoir éphémère… C’est comme cet empereur de Chine et sa grande muraille : lorsqu’un peuple, par la volonté d’un monarque, détruit toute son histoire, il s’enferme et se fragilise pour les mille ans à venir.
On garde ainsi en mémoire glorieuse un ouvrage guerrier tout en perdant la quasi-totalité d’une culture riche de dix mille ans d’âge !
Malgré les failles relatives à la conservation d’une œuvre et sa considération dans son intégrité, de tout temps, des hommes d’exception ont saisi l’importance de l’écriture et de son témoignage ! Fut-elle biaisée ou imparfaite, à nous d’en puiser la substantifique moelle.
 
Roby : 
— Qu’en savons-nous réellement ?
 
Jeph : 
— Où trouver alors la vérité ?
 
Ben : 
— Il est assez utile d’apprendre à lire la petite histoire, la non-officielle : celle qui se transmet aussi de bouche à oreille, grâce aux anciens.
N’oublie pas que la censure est partout, parfois ancrée en nous-mêmes, prisonniers de nos propres peurs ! L'autocensure est la véritable responsable de ce problème.
Un guerrier religieux qui vénérait un livre sacré, osa même dire que seule suffisait la parole de son dieu… et il donna l'ordre à ses fidèles de brûler tous les autres ouvrages, et de massacrer ceux qui osaient s'y opposer. Il s'efforçait aussi d'exhorter les nouveaux croyants à détruire toutes les œuvres artistiques anciennes et contemporaines, pour que soit annoncée sa vérité révélée par un ange. Ce furent alors quelques siècles de chaos… avant que la peur ne laisse place enfin au courage de la question… le désir d'apprendre et de comprendre !
Combien d'hommes sont morts pour que la connaissance et les arts soient protégés des fanatiques ?
 


[Arrivée de Charly.]    
​



Charly : 
— Un ancien qui disparaît, c’est une bibliothèque qui brûle[i] !
 
Ben : 
— Ah, te voici mon très cher très vieux frère…
 
Charly : 
— Je suis le frère Charly.
Je ne quitte guère ma cellule ou la bibliothèque, car mon corps débile a de pauvres os qui me rendent fragile.
Il est bien tard pour oser venir vous retrouver, mais Ben a beaucoup insisté !
Bien que je sois le doyen de la communauté, il me trouve beaucoup plus jeune qu’un grand nombre d’entre vous, de par mes rêves et mes projets. J'ai soif d'apprendre toujours davantage, sans rejeter ce qui semblerait futile… Tous les arts apportent leurs pierres dans la construction du monde humain[ii].
J’ai alors encore, il est vrai, plus de mille ans de recherche devant moi !
 
Jeph : 
— J’aime cette vision de la vie.
Nous ne serions ainsi que des relais.
 
Charly : 
— Oh…
Alors c'est toi le jeune et beau padawan dont on parle tant dans le Plark ?
Dis-moi quelle est ta quête parmi nous, frère Jeph ?
 
Roby : 
— Lire… visionner… écouter…
​

Jeph : 
— Et rencontrer des frères qui apprennent à laisser l'autre répondre aux questions qu'on lui pose.
Je souhaite étudier la généalogie de la morale[iii], afin de tenter de saisir un jour l’origine de nos peurs.
 
Charly : 
— Petit, sache que cette recherche t’ouvrira une quantité innombrable — mais non infinie — de portes.
Tu passeras de l’espoir au découragement, certains jours, devant l’ampleur de la tâche.
Cependant, si tu n’abandonnes pas, tu saisiras peut-être les liens évidents qui se rassemblent finalement autour d’un point unique…
 
Roby : 
— Dieu !
 
Charly : 
— Non, hélas…
L’idée de dieu, c’est une longue suite de portes que nous fermons, afin d’éviter la souffrance de l’inconnu.
Des images troubles que nous concevons par le prisme déformé de notre corps malade, et que nous remplaçons par d’autres représentations faussées, au fur et à mesure que nous cheminons dans l’existence.
L’important serait de rester disponible à l’écoute de toute idée sans être aveuglé par la peur.
 
Jeph : 
— Explique-moi ?
 
Ben : 
— Oui.
Explique-toi…
 
Roby : 
— Je préfère, comme Pièr, disparaître avant de sentir mon âme davantage agressée par vos propos.
Je ne sais pas si Yan saurait cautionner de telles disputes ?
En parlant de l’idée de dieu… tu nies Dieu !
Tu blasphèmes !
 


[i]            Merci à Amadou HAMPÂTÉ BÂ, noble peul, écrivain et gardien de ma mémoire africaine. Sa mort n'a pas entraîné le feu des archives… mais nous avons perdu semble-t-il un personnage humaniste précieux pour la culture.

[ii]           Merci à Jean CASSIEN. Dans les dialogues avec Abba Antoine, de belles histoires et des réflexions sur l’importance d’harmoniser le corps à l’esprit et au cœur.

[iii]           Merci à Friedrich NIETZSCHE, grand voyageur à travers l'histoire des frustrations des hommes, soucieux d'en découvrir la source, et révélateur de la morale. Son livre « La généalogie de la Morale » est une clé précieuse pour ouvrir les premières portes menant à la liberté.




[Roby part.]


​


Ben : 
— Roby risque de dresser un charmant rapport au prieur.
 
Charly : 
— Sois inquiet lorsque tu penses ne pas être honnête avec toi-même.
Les remontrances doivent te toucher, si tu te sens le coupable involontaire d’une blessure causée à l'autre.
Les actes réfléchis sont de toi, qu’ils construisent ou qu’ils détruisent.
Qui saurait te juger ?
Libre à l'homme de préférer la violence à la douceur, le rire au silence, l’action à la contemplation !
Nous nous façonnons d'ondes de choc et d'ondes de charme, avec trop souvent des ondes de larmes et de sang pour trophées[i].
Quoi que tu fasses, qui que tu souhaites être, tu chemines vers la mort !
Certains aimeront, d’autres détesteront tes pensées ou tes actes… il y aura aussi la masse incommensurable de celles et ceux qui t’ignoreront.
Apprends donc à t’assumer en accueillant tes peurs.
Sache aussi que celui qui cherche, celui qui se questionne, celui qui réfléchit par lui-même, ne peut pas être en paix : « bienheureux les simples d’esprits, ils appartiennent royaume de leur dieu ».
 
Jeph : 
— Est-ce à dire que l’idée d’une divinité transcendante, plurielle ou unique, serait l’apanage des êtres sans culture ?
 
Charly : 
— Pas tout à fait.
Le divin appartient plus logiquement à celles et ceux qui ne cherchent pas — ou plus — le sens d’une vie.
 
Ben : 
— C’est un peu violent comme explication, ne trouves-tu pas ?
Moi, je pensais que c’était l’inverse : que les dieux appartenaient à ceux qui les créaient.
 
Charly : 
— Cher Ben, comprendras-tu un jour la difficulté à saisir l’absurde de l’existence humaine ?
 
Jeph : 
— Pourquoi naissons-nous ?
Qu’est-ce que la mort ?
Avant…
Et après…
 
Ben : 
— Et notre place dans l’univers ?
 
Charly : 
— Oui, mes chers frères, voilà probablement l’origine de nos peurs : où sommes-nous et dans quoi… sur quoi se pose — se repose — notre création ?
 
Ben : 
— Si l’univers est en expansion… dans quel espace et dans quel temps se déploie-t-il ?
 
Jeph : 
— C’est bien pour cela que je ne puis pas saisir l’idée d’un dieu, en n’ayant pas encore la certitude de l’existence de l’homme.
 
Charly : 
— Beaucoup cependant jugent nécessaire de croire en un dieu créateur, et gestionnaire de l’univers.
Ainsi, notre nouvelle religion est une aide précieuse pour offrir un sens aux vies des peuples, marionnettes des civilisations et des pouvoirs.
Tu peux donc assurer le paradis à quelques pauvres hères, dans une vie future, et par cet espoir les diriger, les tyranniser… ou même les abandonner à leur souffrance terrestre, sans craindre de les voir se rebeller[ii].
Leur foi, pour aveugle qu’elle puisse être, les protège et les apaise.
Donner aux humains l’idée du divin et les persuader d'un bonheur après la mort, leur permet d’accueillir tous les sacrifices.
Depuis des milliers d’années, les porteurs de la foi du moment, les juges se sachant missionnés d'une charge divine, nos rois, nos maîtres, nos chefs — tous sauveurs des peuples — se nourrissent et vivent de nos peurs, de nos angoisses et de nos misères sentimentales, physiques et morales !
 
Jeph : 
— Ainsi, certains d’entre nous ne connaîtraient pas la peur ?
Frère Charly, tu me confortes dans ma quête.
Nous serions bien alors des êtres de cœur, de corps et d’âme !
Mais en totale dysharmonie…
Je mesure cependant la folie de mon ambition : remonter à la source de la morale nous conduirait donc probablement au néant ?
 
Ben : 
— Non.
Je crois qu’il y a une réalité dans notre existence : c’est qu’à la source de la morale, il y a mon intérêt, en harmonie avec celui des autres — à condition bien sûr que j’accepte de m’en soucier.
Et puis, le fait que je pense, m’assure tout de même d’être[iii].
Ma quête du divin me…
 
Charly : 
— …Rassure !
Et tu as raison de croire que penser suffit pour être, en tant que tel.
Cela te permet de nier plus facilement la réalité de ton identité.
 
Jeph : 
— C’est juste.
Ton existence est peut-être rêvée par un autre ?
 
Charly : 
— Lui-même, rêvé aussi[iv] !
 
Jeph : 
— Tout est peut-être illusion…
 
Ben : 
— S’il te plaît de le croire…
Mais alors, pourquoi vivre ?
 
Jeph : 
— Voilà ma grande question !
Ne devrions-nous pas prendre davantage réalité de notre corps ?


[i]            Merci à Vincent CESPEDES pour son « Jeu du Phénix », un tarot philosophique plutôt réussi. Il permet d’ouvrir à la question nos pensées et nos actes du quotidien, à travers les ondes de choc et les ondes de charme.

[ii]           Merci à Napoléon BONAPARTE qui a choisi la religion catholique après de grandes réflexions pas forcément spirituelles…
Oui, l'islam le tentait bien alors que le judaïsme ne voulait pas trop de lui… mais les catholiques sont les plus à même — selon ses dires — de bien obéir et surtout de supporter la misère sans se révolter, à partir du moment où le paradis leur est assuré. Il a su aussi sans complexe, emprisonner le pape Pie VII afin de se sacrer lui-même empereur selon son choix, à Paris, devant un chef de l'Église, soumis et consentant.
Le tyran Napoléon BONAPARTE est un des plus célèbres et des plus admirés criminels de l'histoire — connus à ce jour — de notre humanité.

[iii]           Merci à René DESCARTES, cet homme plein de contradictions…
Oui, il faisait tourner les tables pour savoir si son idée du moment était la bonne… à nous donner la nausée, aurait écrit Jean Paul SARTRE.
Mais tout cela fut oublié pour que notre société soit cartésienne… dans la partie purement binaire de son créateur ?

[iv]           Merci à Jorge Luis BORGES, cet habile fossoyeur du roman fleuve !
Ah, quelle classe, en une vingtaine de pages, de nous pondre un chef d'œuvre, alors que Dan BROWN (et son équipe) et toutes les autres agences d'écriture (comme ces groupes de nègres qui écrivent des sagas de type « Harry POTTER ») s'obligent à plaire aux imprimeurs en rédigeant des pavés de sept-cents pages minimum.



[Arrivée de Yan.]


Yan : 
— Il est bien temps mes chers frères de penser à dormir, afin de laisser les âmes se reposer.
Vos disputes sont semble-t-il éprouvantes pour certaines !
 
Charly : 
— Nous ne demandons à personne de soulever une charge qu’il ne saurait porter.
L’âme se libère parfois dans nos rêves…
 
Yan : 
— Sachons alors les maîtriser.
Belle nuit, mes frères.





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© Le cycle de l'Austrel, tome premier : Souvenir d'un amour, des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste.
Fin de la neuvième partie.
L'utilisation d'un extrait de l'œuvre à des fins calomnieuses, serait une bassesse journalistique de plus, que l'auteur réprouve avec véhémence !
Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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