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Yves Philippe de Francqueville, mémoires d'un pirate
© Le cycle de l'Austrel,
tome premier : Souvenir d'un amour,
des écrits de Yves Philippe de Francqueville,
pirate des mots et philanalyste en herbe.
Dixième partie :












[Dans la cellule de Jeph.]
​



Ben : 
— Je craignais de te réveiller.
Parlons doucement ; les parois des cellules sont fines comme du papier bible !
 
Jeph : 
— Tu te souviens des jours anciens par ces expressions d'un autre âge…
Aujourd’hui, hors d’ici, qui saurait comprendre ton langage ?
 
Ben : 
— C’est bien pour cela que j’y suis… et que j’y reste !
Le Plark est une magnifique prison dorée à l’or fin de la connaissance, des civilisations qui ne sont plus.
 
Jeph : 
— Cependant, cela reste un espace carcéral.
Attaché à une corde ou derrière des barreaux, la vie perd certainement une partie de son sens[i].
 
Ben : 
— Explique-moi donc ce que nous offre de mieux le monde d’où tu viens ?
​

Jeph : 
— Peut-être la chance de croiser des êtres en quête comme nous d’une histoire nouvelle, d’un sens de la vie différent de tout ce qui est imposé par la société ?
 
Ben : 
— Ils sauront certainement un jour ou l’autre nous rejoindre !
Aller jusqu’à eux me fatigue.
Depuis si longtemps, trop d’hommes se sont épuisés à vouloir éclairer leurs frères d’une autre lumière. C’est en vain que nous nous efforçons de détacher les esclaves fixés aux murs de la vérité.
L’emprisonnement est parfois préféré à la liberté !
Parfois, ils ne veulent même pas essayer de se lever !
Libères-en un, il te suivra comme un mouton ; libères-en deux, ils s’assiéront aussitôt dans une autre caverne[ii], avec un nouveau décor de certitudes.
Ils seront même demandeurs de nouvelles chaînes !
 
Jeph : 
— Mes recherches aujourd’hui confirment tes dires : il n’est peut-être pas sensé de susciter la liberté…
 
Ben : 
— Alors, pourquoi t’entêtes-tu ?
 
Jeph : 
— Parce que ce ne sont plus les hommes que je désire rencontrer : je suis en quête de l’humain[iii] !
 
Ben : 
— Explique-toi…
 
Jeph : 
— Les sociétés sont comme des ruches où chacun cherche sa place pour un cycle de vie donné.
L’éveil du peuple annonce la mort du système… et le prochain, dans la foulée du temps qui passe !
Il était fort important pour moi de vous rencontrer et de vivre dans cette communauté pour conclure une partie de mes travaux : si je suis bel et bien « non-aristotélicien »[iv], c’est qu’il y a en moi une pluripossibilité de réponses à chacune de mes questions.
L’humain s’annonce, selon mes recherches, dans cette forme multiple d’ouvertures à la vie.
Ainsi, j’ai longtemps envisagé de voir naître une société idéale constituée uniquement d’êtres ayant atteint une évolution « non-aristotélicienne ».
Oui, j'aspire à voir un peuple libéré du principe binaire, vivant dans un monde où les lois se réduisent à la considération de l’autre à travers soi[v].
 
Ben : 
— Un Plark de luxe, en somme !
 
Jeph : 
— Je crois maintenant que cet espace clos idéal n’existe pas, et d’ailleurs, je ne le pense plus souhaitable.
 
Ben : 
— Et pourquoi donc ?
 
Jeph : 
— C’est probablement une illusion.
Je suis convaincu de la dangerosité d’un espace de vie voulu privilégié. Enfermer des êtres « non-aristotéliciens » dans un espace de ce genre les mettrait en danger car leur force de vie est la marque de leur faiblesse. Leur intelligence et leur sensibilité les rend vulnérables à la bêtise des bipèdes : de l’extérieur, des êtres binaires seront toujours prêts à les envahir, à déclarer la guerre.
De l’intérieur, leur fragilité d’êtres sans certitudes peut susciter en eux à tout instant des pulsions destructrices…
Enfin, ma conscience pluripossible m'invite à croire que dans une telle assemblée, un être évolué pourrait régresser sans que personne ne puisse l’aider…
 
Ben : 
— Alors tu n’espères donc en aucun idéal de vie ?
Je ne comprends pas tout ce que tu énonces… J'ai certainement encore beaucoup à apprendre de toi, n’est-ce pas ?
Que cherches-tu, au juste ?
Même si la perfection n’était pas de ce monde, avoue cependant qu’il fait bon vivre ici, parmi ces quelques frères comme Charly et d'autres sublimes vieillards ?
 
Jeph : 
— J'ai cherché un dieu, sans jamais saisir sa raison d’être ! Par contre, j'ai rencontré parfois l'humain, dans sa quête d'excellence : l'amour !
L'amour humain, serait-il la réponse à toutes mes interrogations ?
Mon existence prend davantage sens sur la route que je trace, à la croisée des regards.
Je souhaite repartir à l'aventure[vi].
J’aime à saisir l’image, le parfum, l’instant d’un sourire, l’idée qui passe… et poursuivre mon chemin de l’illusion de la connaissance.
 


[i]            Merci à Jean de La FONTAINE pour son analyse subtile du loup maigre face au chien bien portant.

[ii]           Merci à PLATON pour son Apologie de la Caverne toujours d'actualité.

[iii]           Merci à Diogène de SINOPE, dit le Cynique… pour avoir osé se promener en pleine journée dans les rues d’Athènes, nu, une lanterne allumée à la main, s’écriant à qui voulait l’entendre :
« Je cherche un homme ».
Oui, merci à DIOGÈNE, qui avait plaisir à jouir sans honte du regard de l'autre concupiscent… et qui désespérait souvent de ne pas rencontrer des humains libres comme lui.

[iv]           Merci au Comte Alfred Abdank KORZYBSKI, révélateur de la Sémantique Générale…
Il est celui qui ose rappeler que « le mot n'est pas l'idée » et que :
« une carte n'est pas le territoire ».

[v]           Merci à Albert Elton van VOGT — élève de KORZYBSKI — pour son idée remarquable, mais erronée, de vouloir envoyer les non-A sur Vénus !
Dans « La fin des non-A » il reconnaît s’être trompé.

[vi]           Merci à Hermann HESSE, écrivain homophile pour adolescents éveillés…
Une mention spéciale à « Narcisse et Goldmund », un beau roman où deux chercheurs de l'amour humain partent à sa rencontre par des chemins de vie différents.
L’ANGE

                              Entends-tu mon ami
                              Au loin ce doux murmure,
                              Un souffle qui t’appelle
                              À rejoindre ton ange ?


                              Saurais-tu ce matin
                              À la brise du jour,
                              Abandonner ta chaîne
                              Au songe d’une muse ?

                              Voici, la nuit s’achève,
                              Elle invite à l’amour !
                              Vois-tu battre son aile
                              À l’éveil, à la vie ?

                              Quitte l’homme et les siens,
                              Esclaves d’une chute...
                              Ami, si tu t’envoles,
                              Je serai près de toi ! 
  


Jeph : 
— Si je m’installe dans la vérité, l’ennui me gagne et me ronge si vite… Il y a dans tous les mondes, depuis la nuit des temps, des êtres comme moi — papillons qualifiés d’instables par les sociétés — sans autre choix de vie que de butiner pour le plaisir, au gré de leur volonté, de leur désir et de leur audace…
À leurs risques et périls, tant qu’ils ont la folie pour aller toujours plus haut, toujours plus loin, avec des paysages différents, jour après jour[i].
M’enfermer avec ces êtres que je pense « comme moi », serait une erreur.
Je n’aurais plus — très vite — le goût de creuser des sources nouvelles, et je serais alors le pion d’une société probablement éduquée et cependant tellement semblable à d’autres. Il y a eu tant de pères fondateurs pour, comme nous, chercher le sens de la vie…
 
Ben : 
— Ah, je comprends !
Tu penses que l’Atlantide, Mu, Teotihuacan, Thulé et tous les autres eldorados se seraient perdus pour avoir cru possible une séparation entre leur espace de vie idéal et les mondes primitifs.
Ta réflexion me perturbe.
Je comprends bien mieux maintenant pourquoi un François d’Assise refusait à tout prix la création d’un Ordre, même mineur, autour de lui.
Il savait le danger d’une microsociété où finalement tous les problèmes du monde quitté se retrouveraient naturellement un jour ou l’autre.
Oui, dans un tel microcosme, avec de nouveaux sujets étrangers à l’idéal et des anciens, réfractaires à toute réforme, la guerre devient inévitable.
Moi-même, ne suis-je pas en train de m’endormir dans ce confort qui, il est vrai, me convient tout à fait ?
Où sont ma fougue d’antan et ma folie créatrice ?
Se sont-elles perdues avec la disparition de ma peur, de mes peurs ?
L’amélioration de mon état m’incline à procrastiner.
 
Jeph : 
— Oui, Ben.
À ne plus craindre, nous devenons stériles.
La peur n’est peut-être pas mauvaise en soi… c’est la peur de nos peurs qui nous enferme.
Je partage ton avis avec cette vision des faits.
S’enfermer dans une caverne ou en haut d'une tour, nous protège, nous rassure… nous sécurise, mais limite notre espace de conquête et de création.
Être un individu hors normalités fera toujours de nous des parias, quelle que soit la société qui nous accueille, pour un temps donné.
Nous ne savons pas obéir.
Notre existence est plus limitée qu’on ne l’imagine : survivre dans quelques prisons physiques ou morales, et éventuellement s’en évader par des paradis artificiels ou des illusions temporelles, en trichant avec nous-mêmes ; vivre sans comprendre, à la recherche d’êtres aussi perdus que nous et se mentir ainsi ; ou encore achever simplement notre propre illusion par la mort…
Seul et rejetant les normes, l’homme devient bien vite mendiant de tout.
La misère première reste le manque d’amour.
 
Ben : 
— Tu me réveilles !
Je ne désire plus achever ma vie, enchaîné à des certitudes que j’ai si longtemps voulu chasser de ma route.
Ma place reste ici cependant.
Je suis devenu inapte à vivre sans les aides présentes dans ce Plark.
J'ai pris conscience — hélas, trop tard — que depuis longtemps que le système du Plark nous infantilise.
Cela nous contraint à rester dans ces murs.
Je saurai pourtant trouver la force et le plaisir à user de mon temps d’une autre manière, en vivant davantage à explorer les mondes qui m’entourent.
Je saurai maintenant, grâce à toi, voyager autour de ma cellule[ii].
Il est si tard cependant…
Je reste disponible à l’aventure.
 
Jeph : 
— Oui, la nuit est bien avancée, mais « il y eut un soir, il y eut un matin »[iii].
Un jour nouveau se crée.
À bientôt.
 
Ben : 
— Tu me chasses…
 
Jeph : 
— Cette fois, oui.
 
Ben : 
— C’est peut-être plus sage ?
 
Jeph : 
— Je le pense.
Trop de frères écoutent aux portes, ces derniers jours !
 
Ben : 
— À très bientôt, cher Jeph.


[i]            Merci à Richard BACH — pilote d'avion et écrivain philosophe — qui a associé l'art du vol chez l'oiseau et la quête du sens de la vie chez l'homme, à travers toute son œuvre et plus particulièrement « Jonathan Livingston le Goéland ».

[ii]           Merci à Xavier de MAISTRE qui a su en quelques toiles et une poignée de nouvelles fraîches et sensibles nous magnifier l'art de la littérature et de la peinture, pendant que son auguste frère étalait ses certitudes morales dans des ouvrages pompeux…
Quoi de plus original qu’un « Voyage autour de ma chambre » ?

[iii]           Genèse, 1. 5. Fascinante proposition biblique toujours d'actualité dans les religions actuelles, de présenter la journée comme commençant au coucher du soleil…
« Il y eut un soir, il y eut un matin… premier jour ! ».



[Ben quitte la cellule de Jeph.]

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Vers la onzième partie…
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© Le cycle de l'Austrel, tome premier : Souvenir d'un amour, des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
Fin de la dixième partie.
L'usage désolant d'un extrait de cette œuvre afin de calomnier est impensable, sauf peut-être dans l'univers désolant du monde journalistique, coutumier à ce genre de bassesse… L'auteur réprouve toute action qui ne construit pas l'amour humain.
Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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